Homélie du père François-Xavier à l’occasion de la messe du jour de Noël

 Dans Brèves, Homélies

 

Dans cet évangile du jour de Noël, le décor de la nuit a comme disparu !

Plus de ciel étoilé et d’anges en fête, plus d’étable avec l’enfant qui repose entre le bœuf et l’âne gris, autour de sa mère Marie et de Joseph, plus de bergers avec leurs troupeaux…

Bref, tout ce qui fait le charme authentique de cette nativité.

L’Eglise nous propose en lieu et place un évangile très théologique et certes moins poétique : le prologue de St Jean. Pourquoi ?

Parce qu’il proclame avec force le même mystère, dans une phrase que chacun de nous devrait souvent méditer : « LE VERBE S’EST FAIT CHAIR ET IL A HABITE PARMI NOUS ».

Cette Parole nous fait entrer dans la compréhension de ce qu’est la très grande prévenance et bienveillance de l’amour de Dieu pour nous : il s’est fait l’un de nous, tout proche, tout petit, pour nous visiter et nous sauver. Nous comprenons que la toute-puissance de l’amour de Dieu pour nous n’est pas un acte de domination mais d’abaissement ; Dieu ne se manifeste pas ici dans la grandeur ni la splendeur, mais dans l’humilité, la petitesse et la tendresse d’un enfant. Ce qu’il y a de faible et de pauvre dans le monde, c’est ce que Dieu a choisi pour nous manifester son amour, dira St Paul. La toute-puissance de l’amour de Dieu pour nous se manifeste dans le don total de lui-même, il ne garde rien pour lui, il donne tout. « Pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel » … Dieu se fait homme, le maître se fait serviteur, le bon Pasteur se fait petit agneau.

Nous comprenons qu’il y a un double abaissement de Dieu : à Noël, cet abaissement de Dieu se réalise dans l’incarnation de Jésus à la crèche ; à Pâques, cet abaissement de Dieu se fera dans la passion de Jésus sur la croix. « De la crèche au crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère », dit le cantique.

Le Verbe était Dieu, il est venu habiter chez les siens, devenu semblable aux hommes…Puis il s’est abaissé davantage encore, se faisant obéissant jusqu’à la mort et la mort sur la croix.

Savons-nous encore nous émerveiller de cette prodigieuse et progressive descente de Dieu, dans une personnalisation et une intériorisation de plus en plus profonde ? Ne l’oublions donc pas, ce très grand amour de Dieu pour nous est un don qu’il nous faut accueillir avec la confiance humble et profonde de la Vierge Marie et de St Joseph : c’est-à-dire par la foi en Jésus-Christ.

Dans ce prologue, il n’y a donc pas d’annonce de la nativité aux bergers, dans l’effervescence et la joie du chœur des anges, mais le motif de l’incarnation est très clairement exprimé dans une phrase très forte qu’il nous faut encore méditer : « A TOUS CEUX QUI L’ONT RECU, IL LEUR A DONNE DE POUVOIR DEVENIR ENFANTS DE DIEU ».

Voilà la raison d’être de ce grand mystère de la nativité : faire de nous des enfants de Dieu ! Et St Jean ajoute : « ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté humaine ; ils sont nés de Dieu ».

Il y a là quelque chose de très nouveau dans l’histoire de l’humanité, c’est la nouveauté chrétienne par excellence : le don de Dieu ne se manifeste pas seulement par son incarnation, mais aussi par son habitation en nous, par la grâce du Saint-Esprit répandue dans nos âmes. St Paul : « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes ».

Enfant de Dieu, c’est notre dignité, notre identité la plus profonde. Nous sommes faits pour être enfants de Dieu. Exister et vivre en enfants de Dieu est une nécessité qui nous incombe, aussi naturellement et aussi vitalement que nous avons besoin de respirer pour vivre.

A cette dignité est lié immédiatement le don de la joie : « Eclate en cris de joie, Jérusalem, car le Seigneur console son peuple ».  Qu’est-ce qui est cause de la joie ? C’est la certitude d’être consolés, aimés, sauvés. Nous savons bien que le petit enfant qui ne se sent pas aimé de ses parents ou de son entourage sera (se rendra) malheureux. Et il en va de même pour chacun d’entre nous. Accéder à notre dignité d’enfants de Dieu, nous fait entrer dans la joie d’être aimé de Dieu. Il faut se le rappeler, durant ces fêtes.  Ne nous faisons pas voler la joie de Noël ! Nous nous demandons souvent pourquoi notre société est devenue si déshumanisante, pourquoi elle s’enfonce dans une tristesse, une désespérance et une violence sans fin. C’est parce que nous avons perdu notre âme, nous avons préféré le matériel au spirituel. Nous nous sommes détournés de Dieu ; C’est pourquoi les enfants de Dieu eux-mêmes sont souvent marginalisés, tournés en dérision, parfois combattus, persécutés …

Aujourd’hui il nous faut retrouver notre joie d’être enfants de Dieu, en l’exprimant par ce qui en constitue l’acte premier : non seulement un acte de foi, mais plus essentiel, plus primordial encore, un acte d’adoration. Chacun de nous peut s’incliner, en esprit et en vérité, devant l’enfant-Dieu de Bethléem, et lui dire son adoration véritable. Prosternons-nous devant notre Dieu, comme nous le chantons si bien… Venite adoremus ! Oui, un enfant nous est né, un fils nous est donné. Fort est son amour pour nous. AMEN !

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

    Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

    Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

    Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.

    Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle,
ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.

    Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant :
« C’est de lui que j’ai dit :
Celui qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était. »
Tous, nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

    Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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