Homélie de Monseigneur Fruchaud – Epiphanie 2018

 Dans Homélies

Paroisse Saint-Gildas de la Mer – Eglise de La Plaine sur Mer

Epiphanie du Seigneur – 7 janvier 2018

Les étoiles que Dieu met sur nos routes

 

Dans le prolongement de Noël, voici cette fête de l’Epiphanie. L’Evangile nous parle de ces mages venus d’orient ; ils se sont mis en route parce qu’ils ont découvert une étoile qui leur annonçait la naissance du roi des juifs. Dans la mentalité orientale, cela n’avait rien de surprenant car à cette époque la science des immensités n’étaient qu’à son balbutiement, les savants avaient cru constater qu’un nouvel astre apparaissait dans le ciel à la

naissance d’un grand personnage. C’était bien connu dans le monde païen mais aussi dans le monde juif. Ceux qui le pouvaient étaient invités à suivre la marche des étoiles dans le ciel.

Ce symbole de l’étoile, nous le retrouvons tout au long de la Bible. Depuis très longtemps, on y a lu l’annonce de la naissance du Messie. Quand le Messie naîtrait une étoile apparaîtrait pensait-on ! Pour les savants, pour ces mages, elle a été un guide qui les a conduits jusqu’à un enfant dans lequel ils ont reconnu celui que les Ecritures annonçaient. C’est ainsi que Dieu donne à chacun les moyens qui le conduiront jusqu’à la rencontre du Sauveur. Pour les mages, c’était cette étoile dans le ciel. Pour nous aujourd’hui, c’est bien sûr la lumière qu’est le Christ qui éclaire nos vies, c’est son Evangile, c’est son Eucharistie, ce sont les grâces quotidiennes qu’il met à notre disposition.

Car c’est vrai : aujourd’hui encore, Dieu nous offre sa lumière non seulement par sa ‘Parole’ et par son ‘Pain de Vie’ mais aussi par tous les signes concrets qu’il nous montre et qui sont comme cette étoile qui nous renvoie à Jésus ; pour les uns c’est le témoignage de vie de telle ou telle personne ; pour d’autres, c’est un pèlerinage ; pour d’autres encore c’est la lecture d’un livre ou d’une revue chrétienne. Tous ces signes et bien d’autres ne sont vraiment signifiants que s’ils nous renvoient au Christ. Ils sont comme la main qui nous montre une route à suivre.

Cette fête de l’Epiphanie est bien celle du Christ qui se manifeste à ceux qui ne le connaissent pas. Ces mages venus d’Orient étaient des étrangers. Ils ne connaissaient pas le Dieu de la Révélation car ils ne faisaient pas partie de son peuple. Ils vont le découvrir dans cet enfant. Ils vont l’adorer. En écrivant son évangile, Matthieu s’adressait à des chrétiens d’origine juive qui avaient du mal à accepter que le salut soit offert à tous les hommes sans distinction. Ces mages nous annoncent que tous les peuples vont converger vers le Roi Sauveur. Dieu s’était engagé envers un peuple précis mais ce n’était pas pour négliger les autres. Tous peuvent trouver leur place dans la caravane des mages.

L’Epiphanie c’est donc la fête de tous les chercheurs de Dieu. Ils sont nombreux aujourd’hui tous ceux et celles qui se posent des questions sur le Christ. Certains sont pleins d’admiration pour le message de l’Evangile mais ils n’arrivent pas à faire le pas qui les conduira jusqu’à la crèche. Leur recherche nous interpelle. Ce qui peut les bloquer c’est de voir des chrétiens qui restent enfermés dans leurs idées et qui ne donnent pas le témoignage d’une foi vraiment vécue.

Avoir la foi ce n’est donc pas se contenter d’accueillir des vérités révélées ; c’est d’abord se mettre debout, c’est se mobiliser, c’est s’engager, c’est continuer à chercher. Notre Dieu est toujours au-delà de l’idée que nous nous faisons de Lui. Aujourd’hui nous découvrons qu’il agit dans le cœur de tout homme, qu’il soit croyant ou non. Il regarde chacun avec amour, même ceux qui ne le connaissent pas ; et il ne souhaite qu’une chose : que tous puissent le découvrir et l’accueillir dans leur vie.

Face à ces trois mages, chercheurs de ce roi des juifs qui venait de naître, nous avons les autorités religieuses, les prêtres de Jérusalem. Ils sont les grands spécialistes de la Bible ; ils savent, par les Ecritures, que le Messie doit naître à Bethléem ; ils auraient donc dû être les premiers à partir à sa rencontre. En fait, ils ne bougent pas ; ils ne se dérangent pas. C’est tout le contraire de la foi. Nous le savons bien : celui qui s’installe dans ses certitudes ou dans ses peurs reste complètement fermé à la nouveauté de l’Evangile. Aujourd’hui, les mages nous apprennent à avancer, à nous relever, à repartir dans une foi vécue comme une recherche. C’est important pour la vie de nos paroisses. Celles-ci ne seront vraiment vivantes que si elles se mettent en route.

Nous venons de commencer une nouvelle année. Nous voulons en faire quelque chose de beau et de réussi. Aujourd’hui, le Christ nous dit qu’il est la lumière qui éclaire notre vie. Marchons à sa suite en toute confiance. Que Dieu fasse de nous des chrétiens rayonnants de sa présence pour faire briller la lumière de son amour dans la nuit de notre monde. Comme les mages, que Dieu fasse de nous des adorateurs. Ne nous faudrait-il pas cette année retrouver le sens et le chemin de l’adoration Eucharistique bien en lien avec l’Eucharistie qui nous rassemble chaque dimanche. Comme les mages, nous sommes appelés à nous mettre en route pour venir adorer. Ne pas manquons les rendez-vous avec le Christ qui nous sont proposés sur la paroisse.

Venir à l’adoration chaque semaine est un temps fort qui nous permet de rencontrer le Christ et de nous ressourcer auprès de lui. Et comme les mages, nous repartons fortifiés pour témoigner de l’espérance qui nous anime.

Bonne année à tous.

Monseigneur Lucien Fruchaud

Evêque émérite de Saint Brieux Tréguier

La Plaine sur Mer, le 7 janvier 2018

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »

Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant.
Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »

Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

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