Homélie du père Arnaud – Christ, Roi de l’univers (25 novembre 2018)

 Dans Homélies

Aujourd’hui nous célébrons la fête du Christ Roi.

Je voudrais réfléchir un peu avec vous sur ce que cela suppose de célébrer le Christ comme notre Roi. Cela suppose deux choses qui sont loin d’être admises par beaucoup de nos contemporains, alors qu’elles semblaient évidentes il n’y a pas si longtemps.

La première, c’est que l’homme est au cœur de la création, à son centre ou à son sommet si vous voulez. Et la deuxième, c’est que le Christ lui-même est au cœur de toute l’histoire.

 

Ca vaut la peine d’y réfléchir, car si l’homme n’est qu’un animal parmi d’autres, la foi chrétienne est fausse toute entière.

Et si le Christ n’est qu’un sage parmi d’autres, alors il ne nous apporte pas le salut, et la foi chrétienne est fausse toute entière ;

Or pour beaucoup, y compris pour des gens qui revendiquent plus ou moins l’héritage chrétien, l’homme n’est qu’un animal parmi d’autres, et le Christ n’est qu’un sage parmi d’autres. C’est même cela qui semble évident pour la culture dans laquelle nous baignons, que nous le voulions ou non. Et si nous laissons ce bain de culture nous imprégner et nous pénétrer, si nous acceptons de suivre toutes ces idéologies, alors sans même que nous ne nous en rendions compte, ce relativisme vient saper les fondements de notre foi.

Que nous dit le livre de la genèse ? Il nous dit et nous répète que la création est bonne, mais c’est seulement pour l’humanité qu’il nous dit qu’elle est « très bonne ». Dieu vit, c’était très bon.

Que nous dit l’évangile sur la place de l’homme ? « Vous valez bien plus que tous les moineaux du monde », nous dit le Seigneur Jésus. Loin de moi l’idée de mépriser les moineaux, bien au contraire. Le Seigneur Jésus lui-même s’émerveille devant la beauté de la création, devant les simples fleurs des chants. « Salomon dans toute sa gloire n’a pas été vêtu comme ces lys des champs ». Et pourtant, « vous valez bien plus que tous les moineaux du monde ». Le concile Vatican II affirmera aussi sans aucune ambigüité cette vision anthropocentrique de notre foi : « l’homme est la seule créature sur la terre que Dieu ait voulue pour elle-même ». Je trouve que cette affirmation du concile Vatican II est véritablement prophétique car dans les années 60 il ne se trouvait pas grand monde pour contester cette conception anthropocentrique, alors qu’aujourd’hui beaucoup relativisent la place de l’homme, voire pour certains souhaiteraient que l’homme disparaisse de cette terre. J’ai lu il y a moins de deux semaines un article dans Ouest-France qui était inspiré par cette idéologie de mort.

Mais nous ne croyons pas seulement que l’homme est au centre de la création. Nous croyons aussi qu’un homme, le Christ, est le cœur et le centre de l’histoire. Nous croyons que cet homme est Dieu, que Dieu s’est fait homme en lui. C’est ce que veut dire « il est venu avec les nuées du Ciel ». Nous croyons que Dieu lui donne (c’est ce que veut dire la formule au passif « lui fut donné, sous-entendu, par Dieu), donc que Dieu lui donne domination, gloire et royauté sur tous les peuples, et cela pour toujours, car sa domination est une domination éternelle.

Voilà ce que le prophète Daniel annonce du Messie. Jésus Christ, est le témoin fidèle, le premier-né des morts, le prince des rois de la terre. À lui qui nous aime et nous a sauvés, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen.

Non, le christianisme n’est pas une sagesse ou une religion parmi d’autres. Le christianisme, issu de la foi juive, prétend bien être la révélation de Dieu aux hommes, et non seulement la révélation mais le salut, l’unique salut. Là aussi le concile Vatican II reprend très clairement l’affirmation : il n’est pas d’autre nom que celui de Jésus par lequel l’homme soit sauvé.

Evidemment cette affirmation est insupportable aux tenants du multiculturalisme et du relativisme ambiants. Pour eux tout se vaut, et donc rien ne vaut, hormis les valeurs marchandes. D’ailleurs tout pour eux doit devenir valeur marchande, des armes sophistiquées jusqu’au ventre des femmes et les bébés sur catalogue. On voudrait pouvoir en rire, malheureusement pendant que ces armes détruisent la vie des enfants au Yemen, on achète des enfants sur internet avec des prix variables selon la qualité supposée de la semence et la cote actuelle de leur arbre généalogique.

Chrétiens, nous devons avoir le courage d’affirmer notre foi, y compris ce qui dans notre foi vient heurter les idéologies à la mode. L’homme, nous le croyons, est au cœur de la création. Et le Christ, le plus beau des enfants des hommes comme l’appelle l’Ecriture, est le seul par qui nous soyons sauvés. Aussi c’est à lui que le Père accorde dans l’Esprit Saint la royauté sur l’univers.

Puissions-nous accepter de nous mettre à l’école et à l’écoute du Seigneur Jésus, notre roi :

Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :

rendre témoignage à la vérité.

Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

 

AMEN

Père Arnaud de Guibert

 

Evangile selon Saint Jean (18,33b-37)

En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

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